A la Maison Bleue et sur réservation : Initiation aux thés verts japonais
Cependant, dès le début du 17ème siècle, un nouveau mouvement, ou plutôt une nouvelle pratique du thé, se dessine au Japon. Les lettrés, par esprit de liberté et en réaction face à l’ordre établi que symbolise le matcha et le sadô, se tournent vers un nouveau type de thé, le sencha, thé en feuille que l’on boit infusé dans une théière. Bien sûr, il ne s’agit pas encore de ce que l’on appelle « sencha » aujourd’hui, mais de ce qu’on appelle alors « tôcha » ( littéralement « thé des Tang »), qui désigne le thé vert à la chinoise que l’on appellerai aujourd’hui kama-iri cha. Pour ces lettrés, le matcha, opaque, représente les troubles du monde, alors que la liqueur transparente du « sencha » leur évoque la limpidité de l’esprit libre. Il y a bien évidemment chez eux une forte influence de la culture continentale chinoise, philosophie, peinture, littérature….et donc du gong fu cha .
Ce mouvement au départ appelé « sencha shumi » (goût pour le sencha) fut initié par le moine Kôyûgai, puis suivi par toute l’élite des penseurs, écrivains ou peintres du 18ème siècle comme Tanomura Chikuden, Raisan yô ou encore Ueda Akinari, auteur des Contes de la Lune et de la Pluie.
Leur pratique du thé était très libre et associée à leurs différents arts. Aussi, ce mouvement fut l’occasion de voir arriver de nombreux accessoires, à commencer par la théière. Ils seront les premiers à adopter le nouveau « sencha« , aux feuilles étuvées, qui apparaît au 18ème siècle, et correspond à notre sencha actuel.